La variante la plus connue du poker : le poker Texas Hold’em

La variante la plus connue du poker : le Texas Hold’em

Il existe de nombreuses variantes (façons de jouer) au poker. Les plus connues étant le Texas hold’em, le Stud à cinq cartes et le Stud à sept cartes.

Nous allons découvrir ici le Texas hold’em (littéralement en français le Texas garde-les), qui est la variante du poker actuellement la plus jouée et la plus diffusée (télévision, etc.), notamment dans sa forme no-limit (sans limite de mise).

Même si, théoriquement, il est possible d’y jouer jusqu’à 22 joueurs, on se limite habituellement à une table de 2 à 10 joueurs. Le but est de gagner de l’argent, même de manière symbolique, en ayant la meilleure main ou en faisant coucher les autres joueurs.

Avant de débuter la partie

  • Les joueurs décident en début de partie la somme de jetons (en anglais chips) qu’ils vont recevoir chacun. La valeur des jetons n’étant pas toujours notée dessus, les joueurs se mettent de plus d’accord sur la valeur de chaque de jetons (par exemple les jetons bleus peuvent valoir 25, les verts 50, les blancs 100, les rouges 200, les noirs 500). Dans exemple, les joueurs pourraient alors décider de recevoir 4 bleus (4 x 25) + 4 verts (4 x 50) + 3 blancs (3 x 100) + 2 rouges (2 x 200) + 1 noir (1 x 500), soit un total de 1500 chips. La somme de jetons reçue aura souvent une incidence sur la durée de la partie. Dans l’exemple ci-dessus, les joueurs pourraient décider de recevoir 2000 chips à la place de 1500 (1 jeton noir de plus), ce qui augmenterait alors la somme totale des jetons disponibles sur la table et très certainement la durée de jeu.
  • Bien que les jeux d’argent soient souvent interdits (hormis dans les casinos notammant), la plupart des joueurs de poker, en cercle privé, misent une somme d’argent, même faible. Le but est de pimenter le jeu. Cet argent transforme souvent la manière dont les joueurs agissent. C’est un aspect important de la psychologie du poker. Ainsi, il peut par exemple être décidé que chaque joueur mise 5 euros en début de partie. C’est ce que l’on appelle la cave, qui désigne l’ensemble des jetons qu’un joueur achète afin d’avoir le droit d’entrer dans une partie. La somme d’argent (par exemple 5 euros fois le nombre de joueurs) est mise de côté et sera distribuée au gagnant en fin de partie, ou partagée entre les gagnants. Il est donc de plus primordial de décider avant le début de la partie de la répartition finale de cette argent, afin d’éviter d’éventuelles altercations. Ainsi, on peut par exemple décider que le gagnant empochera 60% de la somme totale, le second 30% et le troisième 10%.
  • Le Texas hold’em peut se jouer avec rachat (rebuy) de jetons en cours de partie ou sans. Le rachat permet aux joueurs le souhaitant, en cours de partie, de pouvoir acheter de nouveaux jetons. Cela peut être par exemple utile si un joueur n’a presque plus de jetons mais qu’il souhaite néanmoins continuer de jouer la partie en cours. Cela peut même servir aux joueurs qui ont encore assez de jetons, mais qui veulent en avoir encore plus, et ainsi conforter leur éventuelle place de « chips leader » (celui qui a le plus de jetons). Ces rachats doivent donc eux aussi être décidés en début de partie. Il faut se mettre d’accord sur le nombre de rachats possibles (par exemple uniquement un rachat possible, avant la première heure de jeu), et du prix de ces jetons. Le prix peut être le même que celui décidé en dessus pour la cave ou non.
  • Le Texas hold’em peut se jouer avec augmentation des blinds (blindes en français) ou non. Comme nous le verrons par la suite, les blinds sont la mise (somme de jetons) que l’on doit placer sur la table à chaque tour pour avoir le droit de jouer. Ces blinds peuvent être identiques durant toute la durée de la partie (par exemple à chaque fois un jeton bleu valant 25), ou alors, ce qui est plus fréquent, les blinds augmentent régulièrement au fil du temps. La plupart du temps, les blinds doublent toutes les 20 minutes. Ainsi, de 25 en début de partie, la blinde sera de 50 après 20 minutes, 100 après 40 minutes, 200 après une heure de jeu, etc. Cela pimente fortement le jeu et surtout garantit que la partie de poker ait une fin ! Remarque : en cours de jeu, l’augmentation des blinds ne peut se faire qu’à la fin d’un tour, lors de la prochaine distribution des cartes.
  • Une dernière décision à prendre avant de débuter la partie concerne les relances. Les relances (structures d’enchères) peuvent être de trois ordres : Limit, No-limit et Pot limit. La plupart du temps, dans les parties « entre amis », c’est la structure No-limit qui est choisie. Ainsi, chaque joueur pourra faire de relances de la somme (nombre de jetons) qu’il souhaite, sans limite. Ce type de jeu donne lui aussi du piment à la partie, le bluff pouvant être beaucoup plus important.
  • Une fois ces décisions prises (somme de jetons distribués, répartition des éventuels gains, rachat, etc.), les places des joueurs à table sont tirées au sort. Aucune place n’est meilleure qu’une autre. Le jeu se faisant toujours dans le même ordre (tour horaire, soit dans le sens des aiguilles d’une montre), la répartition aléatoire des joueurs évite de toujours avoir « les mêmes voisins » autour de soi.
  • Une fois les joueurs assis, les 52 cartes sont mélangées sur la table, face contre terre. Chaque joueur tire alors une carte au hasard. Celui qui a la carte de valeur la plus élevée est désigné comme « donneur » (dealer) pour le premier tour de jeu. C’est lui qui est chargé de mélanger les cartes et de les distribuer pour le premier coup.

Déroulement résumé d’une partie de poker

Pour résumer, le déroulement d’une partie se passe ainsi :

  • Le joueur à la gauche du donneur paie la petite blinde (jetons). Le suivant (à la gauche de la petite blinde) paie la grande blinde (le double de la petite).
  • Le donneur distribue deux cartes à chaque joueur, faces cachées, une carte après l’autre, dans le sens des aiguilles d’une montre. Les joueurs ne montrent leurs cartes à personne d’autre !
  • Première phase d’enchères (les joueurs se couchent, suivent, enchérissent, etc.).
  • Le flop, trois cartes faces visibles, est découvert sur la table.
  • Seconde phase d’enchères.
  • Une quatrième carte, face visible, est découverte sur la table. C’est ce que l’on appelle the turn (le tournant) ou encore fourth street.
  • Troisième phase d’enchères.
  • Une cinquième et dernière carte, face visible, est découverte sur la table. C’est the river (la rivière) ou encore fifth street.
  • Quatrième et dernière phase d’enchères.
  • On procède alors au showdown (l’abattage) : les joueurs encore en jeu dévoilent leurs mains. Le gagnant, celui qui a la meilleure main, empoche l’ensemble des jetons joués, aussi appelé le pot. En cas d’égalité, les gagnants se partagent le pot.
  • Le nouveau donneur est désigné : celui à la gauche du donneur actuel.
  • On recommence un tour. Ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un seul joueur reste en jeu (les autres n’ayant plus de jetons pour jouer).

Déroulement détaillé d’un coup (tour)

  • Avant la distribution des cartes, les deux joueurs à la gauche du donneur doivent s’acquitter des blinds. Celui juste à gauche du donneur doit payer la « petite blinde », le second doit payer la « grande blinde » (le double de la petite blinde). Dans l’exemple cité ci-dessus, le joueur juste à gauche devrait alors poser un jeton bleu (valeur 25) devant lui sur la table, et celui à sa gauche deux jetons bleux (2 x 25) ou un vert (1 x 50). Cette pratique oblige les joueurs, à tour de rôle, à jouer des jetons. Sans cette obligation, les parties pourraient s’éterniser.
  • Le joueur qui a le jeton du donneur (dealer), appelé aussi le bouton, distribue les cartes (sauf en présence d’un croupier, qui se charge alors de l’opération) ; mais celui qui a le bouton est tout de même appelé donneur.
  • Le dealer distribue dans le sens des aiguilles d’une montre 1 carte, face cachée, à chaque joueur. Puis une seconde. à la fin de la donne, les joueurs ont donc deux cartes en mains, dont eux seuls ont connaissance. Le joueur a la responsabilité de protéger (dissimuler) sa main, notamment lorsqu’il prend connaissance de son jeu. Afin d’éviter que ces cartes ne se retournent pas erreur par exemple (courant d’air, etc.), il est recommandé de poser un jeton dessus.
  • Après la distribution commence un tour de mise pré-flop qui débute par le joueur à la gauche de celui qui a posé la grosse blinde, suivi ensuite par les autres joueurs, dans le sens horaire (sens des aiguilles d’une montre). Chaque joueur, jusqu’à (y compris) celui qui a payé la petite blinde, peut, à son tour, choisir une des options suivantes:
  1. Se coucher ou passer (en anglais fold) : le joueur laisse ses cartes au milieu de la table et ne joue plus jusqu’à la donne suivante. Il perd alors ses éventuels jetons misés dans le tour.
  2. Suivre ou voir (en anglais call) : le joueur mise une somme égale à la dernière enchère, la grande blinde en l’occurrence.
  3. Relancer (en anglais raise) : le joueur augmente alors les enchères et mise une somme supérieure. Il est souvent convenu que la relance ne peut être qu’un multiple de la grande blinde (si la grande blinde est par exemple à 50, la relance ne pourra être que de 50 au minimum, ou 100, 150, 200, etc.).
  4. Tapis (en anglais all-in): le joueur, qui n’a plus assez de jetons pour suivre, mise la totalité de ce qui lui reste. Cela lui permet de participer à l’enchère en cours mais s’il perd, il est éliminé. En cas de victoire, il ne remporte les mises des autres joueurs qu’à hauteur de son tapis, le reste des enchères étant remporté par le joueur ayant la deuxième meilleure main (et ainsi de suite).
  5. Le dernier joueur à parler au premier tour d’enchères est celui qui a misé la grande blinde. En plus des quatres options ci-dessus, il peut choisir celle-ci :
  6. Parole (en anglais check) : dans le cas où aucune enchère n’a encore été faite dans le tour (tous les joueurs ont suivi la grande blinde ou certains se sont couchés), il peut alors dire « check », ce qui signifie qu’il ne souhaite pas augmenter les enchères.
  7. Le choix de ce joueur (qui a placé la grande blinde) va donc influencer la suite du processus : s’il choisit de « checker » ou de se coucher, on passe alors au point suivant (étalement du flop ci-dessous). S’il souhaite relancer (raise) ou se met tapis, un nouveau tour d’enchères commence alors.
  • Après le premier tour de mise, c’est-à-dire lorsque tous les joueurs ont misés sur la table une somme identique (ou que certains se sont couchés), le donneur étale le flop : trois cartes sont retournées sur la table, faces visibles (on doit voir la valeur de ces cartes); ces cartes sont communes à tous les joueurs. Combinées avec les deux cartes « privées » que chaque joueur tient cachées, elles serviront à la constitution des mains. Les cartes communes constituent le board (le tableau).
  • On procède alors à un nouveau tour de mises. C’est cette fois le premier joueur encore en lice (donc non couché, encore en jeu) à gauche du donneur qui parle en premier (et non le joueur à gauche de la « grande blinde » comme précédemment). Ce joueur peut soit lancer les enchères (en se mettant tapis ou non), soit demander parole (check). Il ne doit pas se coucher, car aucune enchère avant lui n’a encore été faite dans ce tour. Les autres joueurs peuvent quant à eux suivre l’enchère, surenchérir (en se mettant tapis ou non), checker (si aucune enchère n’a été lancée) ou se coucher (sauf si aucune enchère n’a été faite). Le dernier joueur à parler est celui juste à droite du premier à avoir parlé. Si ce dernier joueur décide de (re)lancer une enchère, le tour d’enchère continue alors, jusqu’à ce que tous les joueurs encore en lice soient à égalité de mises.
  • Une fois ce nouveau tour de mise terminé, c’est-à-dire lorsque tous joueurs ont une fois de plus misés sur la table une somme identique (ou que certains se sont couchés), le donneur retourne une nouvelle carte au centre (la quatrième donc), que l’on appelle the turn (le tournant) ou encore fourth street. Cette quatrième carte sert aussi dans les combinaisons que chaque joueur peut faire.
  • Un nouveau tour de mises commence alors. C’est de nouveau le premier joueur encore en lice à gauche du donner qui parle en premier (il lance les enchères, se met tapis ou check). Chaque joueur qui le suit a ses 5 choix (se coucher, etc.). Le dernier joueur à parler est de nouveau celui juste à droite du premier à avoir parlé. S’il décide de (re)lancer une enchère, les enchères continuent jusqu’à ce que tous les joueurs encore en lice soient à égalité de mises.
  • Une fois le tour terminé, c’est-à-dire lorsque tous joueurs ont misés sur la table une somme identique (ou que certains se sont couchés), le donneur retourne une cinquième et dernière carte au centre : the river (la rivière) ou encore fifth street.
  • On procède alors au dernier tour de mises. C’est à nouveau le premier joueur encore en lice à gauche du donner qui parle en premier (il lance l’enchère, se met tapis ou check). Chaque joueur qui le suit a ses 5 choix (se coucher, etc.). Le dernier joueur à parler est toujours celui juste à droite du premier à avoir parlé. S’il a décidé de (re)lancer une enchère, le coup se poursuit jusqu’à ce que tous les concurrents en lice soient à égalité de mises.
  • 5 cartes se trouvent sur la table en ce moment, faces visibles, et chaque joueur possède en main, faces cachées toujours, ses 2 cartes. C’est à ce moment que le jeu atteint son paroxysme, chaque joueur sachant exactement la main finale (meilleure combinaison de 5 cartes) qu’il possède. L’aspect psychologique du jeu est très important dans cette phase (bluff, etc.).
  • Le showdown (l’abattage) : une fois le dernier tour de mise terminé, les mains des joueurs encore en jeu s’affrontent. Chaque joueur présente alors une main de cinq cartes choisies parmi ses deux cartes privées et les cinq cartes du board. Il faut souligner que le joueur peut inclure dans sa combinaison de cinq cartes ses deux cartes privées, ou une seule, ou même aucune s’il le désire (par exemple, lorsque la combinaison des cinq cartes du board est la meilleure qu’il puisse obtenir).
  • Le premier joueur qui doit retourner ses cartes est celui qui a misé ou relancé le dernier, suivi par chaque joueur dans le sens des aiguilles d’une montre.
  • Les joueurs ne souhaitant pas montrer leur jeu (leurs deux cartes privées) peuvent le faire. Dans ce cas, évidemment, ils renoncent au droit de pouvoir empocher le pot (somme des jetons joués), car ils ne prouvent pas aux autres joueurs ce qu’ils possèdent en mains.
  • Si il n’y a pas eu de mise durant la dernière tournée d’enchères, le dévoilement débute par le premier joueur à la gauche du donneur suivi pour les autres joueurs dans le sens des aiguilles d’une montre.
  • Le joueur ayant la meilleure main emporte le pot (somme des jetons qui ont été joués). En cas d’égalité, le pot se divise entre les gagnants.
  • Dans tous les cas, c’est le donneur qui répartit les gains (personne ne doit se « servir » soi-même).
  • Le donneur passe alors le bouton au joueur à sa gauche (celui qui était de petite blinde dans le tour précédent), qui devient le donneur pour un tour. Un nouveau tour peut alors commencer.

La partie se termine lorsqu’un seul joueur reste en lice, ayant remporté tous les jetons de ses concurrents.

Remarques

  • Un tour de jeu (coup) ne se termine pas obligatoirement après que les 5 cartes (the river) aient été déposées sur la table et que l’on ait procédé à l’abattage (showdown) ! Il se peut en effet très bien qu’un joueur remporte le tour avant ces phases finales, voire même au tout début du tour, si tous ses adversaires se sont couchés. Seul en lice, c’est lui qui remporte le pot.
  • Lorsqu’il ne reste plus que deux adversaires à la table, chacun d’entre eux est donneur à tour de rôle. Le donneur doit payer la petite blinde, son adversaire la grande.
  • A la place de dire « check » (parole), on peut simplement taper avec ses doigts deux petits coups sur la table. Cela indique aux autres que l’on souhaite checker.




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